
Quel avenir pour l’Ademe dans le budget 2025 : une transition écologique menacée ?
11 septembre 2024
La question du financement de la transition écologique est sur toutes les lèvres, surtout à l'approche du budget 2025. Et pour cause : les acteurs de ce secteur crucial s'interrogent sur la survie de nombreux projets, notamment ceux portés par l'Ademe, l’agence publique qui est souvent considérée comme le moteur de cette transformation.
Selon des informations obtenues par Contexte, les prévisions budgétaires pour l'Ademe sont alarmantes.
En 2024, son budget "incitatif" était fixé à 1,373 milliard d’euros. Mais pour 2025, la lettre-plafond envoyée par Matignon au ministère de la Transition écologique annonce une réduction massive, le ramenant à seulement 900 millions d’euros. Un plongeon de 35 %.
Cette coupe drastique n’est pas qu’un simple ajustement comptable : elle pourrait avoir des répercussions réelles et immédiates sur la capacité de l’Ademe à soutenir les entreprises et les collectivités dans leurs projets de transition.
Ces financements permettent par exemple le développement des énergies renouvelables, la réduction des déchets, ou encore des initiatives d'économie circulaire, qui sont des leviers essentiels pour réduire l'empreinte carbone en France.
Des projets en suspens et un secteur sous pression
Le fonds chaleur, qui finance la décarbonation de la production d'énergie, est un des premiers touchés par cette réduction. Doté de 820 millions d'euros en 2024, il voit son avenir fragilisé, alors même que les besoins explosent. Et ce n'est pas le seul. Le fonds pour l'économie circulaire et les déchets, pourtant essentiel à la réduction des pollutions, est aussi dans la ligne de mire.
L’industriel Pierre de Montlivault, président de la Fedene, le dit sans détour : « Cette baisse budgétaire, c’est se renier complètement. » Les projets sont déjà nombreux à attendre des financements pour 2024, et la situation ne pourra que s'aggraver avec des coupes aussi sévères. Cela signifie que de nombreux projets de décarbonation, en attente de validation, pourraient tout simplement être gelés.
Pour les collectivités et les entreprises engagées dans la transition écologique, cette situation est d'autant plus alarmante que des chocs politiques similaires sont prévus ailleurs, notamment avec la réduction du fonds vert, qui passera de 2,5 milliards à 1 milliard d’euros. Mais comme l’explique Nicolas Garnier, délégué général de l’association Amorce,
« La baisse du budget de l’Ademe, c’est un choc concret. Ce sont des projets vitaux pour l'énergie et la gestion des déchets qui risquent de s'effondrer ».
Certificats d’économies d’énergie : un virage stratégique ?
En plus de cette baisse drastique des crédits, une autre mesure issue de la lettre-plafond interpelle : l'Ademe sera désormais contrainte de "mobiliser" les certificats d’économies d’énergie (CEE) pour financer certains de ses projets. Ces CEE, en place depuis près de vingt ans, sont un outil central dans la politique d'efficacité énergétique en France.
Ils sont financés par les fournisseurs d'énergie et, en fin de compte, répercutés sur la facture des consommateurs. En d'autres termes, c’est une manière pour l’État de sortir certains projets du cadre budgétaire traditionnel. Une mesure qui a déjà fait couler beaucoup d’encre.
Si l’idée est séduisante à première vue, elle pose plusieurs questions.
D’abord, cela revient à diluer le contrôle de l’État sur ces financements, avec le risque de transformer les CEE en une forme d’impôt indirect, comme le craignent certains experts. De plus, cela pourrait créer des tensions sur les prix de l’énergie, un sujet déjà brûlant. Le risque est de faire peser encore davantage le poids financier de la transition écologique sur les ménages et les entreprises, sans garantie que ces fonds seront bien dirigés vers les projets les plus urgents.
Un budget qui va à contre-courant de l'urgence climatique
En somme, la baisse de 35 % du budget propre de l'Ademe, couplée à une gestion optimisée (voire forcée) des CEE, suscite une inquiétude croissante chez ceux qui sont au cœur de la transition énergétique.
Pour certains observateurs, c'est comme si la crise énergétique de 2022, qui a mis en lumière notre dépendance coûteuse aux énergies fossiles, n’avait pas servi de leçon. En analysant la situation, Jérémy Seront, co-fondateur de la société Eneffic, déclare :
« Le fossé entre les ambitions climatiques de la France et la réalité budgétaire se creuse ».
Cette situation nous pousse, à nous acteurs du secteur, à redoubler d’efforts pour optimiser nos projets et trouver des alternatives de financement. C’est ici que des plateformes comme Eneffic entrent en jeu.
Chez Eneffic, nous facilitons la gestion des certificats d’économies d’énergie, un des leviers auxquels l’Ademe devra faire de plus en plus appel. Alors que la pression monte sur les finances publiques, il devient crucial pour les collectivités et entreprises de maximiser ces dispositifs. Eneffic vous accompagne dans ce processus, en simplifiant la gestion des CEE et en vous aidant à réduire vos coûts tout en vous inscrivant pleinement dans la transition énergétique.
En somme, le budget 2025 de l'Ademe sera un véritable test pour la capacité de la France à tenir ses engagements écologiques. À nous, acteurs de terrain, de trouver des solutions pour maintenir la dynamique, malgré les vents contraires.